L’artiste
Né à Toyohashi (Japon). Formation : mathématiques appliquées (Université de Tokyo)
Après avoir quitté le travail d’ingénieur, il est arrivé à Paris en 1983. Ayant retrouvé sa vraie passion qui remonte à son enfance, il s’engage sérieusement dans la recherche artistique depuis 1986.
Sa création touche de multiples domaines (peinture, Land Art, performance…). L’un de ses projets, “Baisers Sans Frontières” a été récompensé par la Fondation de Miro à Majorca (Espagne) en 1998. Il expose ses travaux en Europe, au Japon et ailleurs, En 2004, il a participé au programme d’échange organisé par la Fondation Blachère, puis il a fait partie du jury du Prix Unesco pour l’Art Contemporain Africain
Biographie
Dessin à l’eau de mer
Dessiner à l’eau de mer, c’est attendre son évaporation pour voir des cristaux de sel apparaître en surface. Et si l’on choisit bien une certaine qualité de papier comme support, les cristaux s’incrustent dans les fibres et ils y restent attachés très solidement. On constate alors que le dessin s’irise d’éclats délicats. Or, il se trouve que l’encre de chine, comme je l’ai découvert par hasard, réagit d’une manière tout à fait extraordinaire en présence d’eau salée.
De subtils motifs noirs sont créés par dispersion de l’encre sur l’eau salée, et d’autre part des cristaux de tailles variées se forment par une lente évaporation sur la surface blanche. Mais il n’est malheureusement pas possible de rendre perceptibles tous ces effets avec une reproduction, notamment celui de la lumière reflétée par les cristaux de sel.
Peut-être avez-vous gardé en mémoire le beau temps, chaud et sec, qui a exceptionnellement régalé les parisiennes et les parisiens, à l’été 2013 ? C’est en profitant des faveurs de la météo, qui facilitaient l’évaporation de l’eau, que j’ai commencé à appliquer méthodiquement cette technique.
L’encre de chine réagit de différentes façons à la température et à l’humidité environnantes, ainsi qu’à la salinité de l’eau. L’observation attentive de ces réactions délicates, me permet, au moment opportun, de provoquer les mouvements d’eau et d’encre susceptibles de produire des effets.
Par ailleurs, l’eau de mer utilisée est apportée par des amis depuis leur lieu de vacances : Normandie, Bretagne, Côte d’Azur, Basque, îles Ioniennes, Sicile, Sardaigne, Minorque, Martinique, Guadeloupe, Pérou, île de Pâques, Nouvelle-Zélande, Japon etc. Ce large éventail géographique, mais aussi l’aspect participatif, comptent beaucoup pour l’esprit de ce projet.
J’ai visité en Pologne, en 2015, la célèbre mine de sel de Wieliczka où se trouve un lac souterrain dont l’eau est saturée de sel. Depuis lors, je me sers également de sel gemme apporté des quatre coins du monde, et qui n’est que le vestige d’un océan disparu il y a plusieurs millions d’années. Il contient plus d’éléments minéraux que n’en possède l’eau de
mer actuelle, et sa solution se comporte d’une façon assez différente de cette dernière.
Ce qui entre en action dans cette technique de dessin, c’est la perméabilité de l’encre de chine en fonction de la densité des sels minéraux contenus dans l’eau, et qui change avec elle. C’est une approche que je pense unique, ou au moins rarissime. On ne doit pas la confondre avec la « technique du sel » à l’aquarelle qui utilise l’absorption de peinture fraîche par des grains de sel. (Vous pourrez voir ma méthode sur la vidéo suivante :
Permettez-moi, avant de terminer, un bref retour en arrière pour évoquer mon activité, pendant une dizaine d’années, dans le domaine de l’Art Environnemental. J’ai réalisé de nombreuses œuvres in situ en respectant un principe à la lettre : chaque création était d’abord inspirée par le lieu, élaborée avec des matériaux trouvés sur place, et installée en considérant son environnement. Je travaillais, la plupart du temps, sans projet préalable, laissant les idées se former au fur et à mesure de mon immersion dans le lieu du séjour : une sorte d’improvisation avec le temps et l’espace, qui pouvait parfois produire un résultat d’une façon quasi instantanée.
C’est en pratiquant régulièrement cette approche, qu’est né le besoin d’approfondir une attitude créative que j’ai désignée par l’expression de “Passivité Active”. Pourquoi
« Passivité » ? Parce que mon travail dépend principalement de ce qui se présente à mes sens, et à mon esprit, en dehors d’une volonté dirigée de mon moi. L’environnement me guide de lui-même vers la réalisation finale.
Mais c’est aussi une passivité absolument « Active » car, pour chacune de mes œuvres, le processus de conception a subi la stimulation ludique d’une curiosité toujours aux aguets, et prête à capter ce que m’offre de plus riche en surprises le milieu dans lequel j’évolue avec la plus totale naïveté. C’est donc une passivité qui me plonge dans un état où je parviens à rendre mon esprit captif du monde actif dans lequel il évolue.
Et la technique de dessin à l’eau de mer résulte aussi, bien sûr, de cette attitude.
J’éprouve parfois l’impression de naviguer dans des mers inconnues par l’expérimentation de techniques acquises avec la peinture, le dessin et la gravure ; et j’espère avoir encore devant moi mille et une lieues à parcourir… ce qui est vraiment très stimulant.
Principales expositions personnelles
2022 Exposition (oct.) Formes Gallery, Ginza, Tokyo, Japon
2021 Exposition (juillet-sep.) à la suite de la Résidence à la Maison Dora Maar à Ménérbes (Provence)
2020 « Dessin à l’eau de mer » Galerie Kamila Regent, Saignon en Lubéron (Provence)
2019 « Dessin à l’eau de mer » Formes Gallery, Ginza, Tokyo, Japon
Exposition Duo avec Nicole Davy , Quai Malaquais
2018 « Dessin à l’eau de mer » L-gallery. Nagoya (Aichi), Japon
Exposition Duo avec Françoise Pétrovitch, Galerie Kamila Regent, Saignon en Lubéron (Provence)
Exposition Duo avec Katayoun Rouhi, HCE Studio Galerie, Saint Denis
2016 « Aujourd’hui le monde est né» Conservatoire Municipale de Gangny
2015 « Dessin à l’eau de mer » L-gallery. Nagoya (Aichi), Japon
2014 Exposition duo avec Séo (une artiste coréenne) à la Galerie 89, Paris
2012 « Année Sabbatique » L-gallery. Nagoya (Aichi), Japon
« Dessin » Galerie Kamila Regent, Saignon en Lubéron
2011 « Comment jouer avec la nature ? » Casa de los Titeres à Abizanda (Aragon, Espagne)
2010 « Un reposoir à la caresse des ombres – dessin du sel » Galerie LAHUNE, Paris
MANIFESTATIONS COLLECTIVES RECENTES
2021 « D’un point … l’autre » La Tanneries, Houdan (Yvelines)
« Hybridation » Le 100 Établissement Culturel Solidaire, Paris 2020 « FRAGILITÉS » La Ruche, Paris
2019 « Après Fukushima » à l’Espace Bertin Poirée, Paris Summer Group Show à Pierre-Yves Caër Gallery, Paris
Convergence autour de Krasno, à La Tannerie, Houdan (Yvelines) 2018 « Corps Céleste » HCE Studio Galerie, Saint-Denis«
« Icare » Maison Vaillant – Orangerie , Verrières le Buisson 2016 « Sentiers des Arts » Charente-Maritime
« Don Quichotte » Galerie Vinci, Paris
2015 « Alice aux Petits Ménages » Espace Saint-Sauveur, Issy-les-Moulineaux
« Transversale B » Barclay’s (Agence George V, Victor Hugo), Paris 2013 « Nuit Blanche Amiens »
« Vents d’Anges » , Atelier Polska, Paris 2012 « Art Bosphorus » Istanbul (Turquie)
2011 « Résidence hito – tourisme créatif dans les Pyrénées» (Aragon, Espagne)*
« Matières à dire » Pléneuf-Val-André (Bretagne)
2010 « Out of Space» Nature Reserve De Rottige Meente (Pays-Bas)
« Erzurum Painting Symposium» Erzurim (Turquie)
« L’Art en passant» la Souterraine (Creuse)
« Parcours Croisés» Cambremer (Eure)
« Geumgang Nature Art Biennale » (Geumgang, Corée) 2009 « Parcours des Fées » (Hautes-Alpes)
« Chemin d’Art » Saint-Flour (Cantal)
« I-Park Environnemental Art Festival » (Connecticut, E.U.)
PUBLICATION
Livre « Passivité Active » (Fûdo Editions), Livre « La mer vient à moi » (Edition L)
Livre « La mer vient à moi » (Edition L)